Opéra bouffe de Giovanni Paisiello sur un livret de Giovanni Bertati

Mise en scène : Carlos Harmuch
assisté de Fernanda de Araujo

Direction musicale : Martin Gester
assisté de Iason Marmaras

Quatre ans après avoir donné l’Italiana in Londra de Cimarosa, Génération Baroque, en partenariat avec le Conservatoire de Musique du Val d’Aoste, a mis en scène l’un des grands succès de Giovanni Paisiello, « l’autre » grand compositeur napolitain du temps de Mozart, et l’un des plus célèbres compositeurs d’opera buffa italiens de la fin du XVIIIe siècle. Il fut pendant 8 ans maître de chapelle de l’impératrice Catherine II de Russie. C’est durant cette période qu’il composa son œuvre la plus célèbre Il Barbiere di Siviglia d’après Le Barbier de Séville de Beaumarchais. (Un opéra subtil, tout en finesse qui sera représenté des centaines de fois en raison de son exceptionnel sens dramatique et de la beauté des arias – Mozart sera marqué par le Barbier de Paisiello et mettra en musique sa suite avec Les Noces de Figaro). C’est aussi durant son séjour en Russie qu’il composa Gli Astrologi Immaginari.

Gli Astrologi Immaginari fut représenté pour la première fois au Théâtre de l’Hermitage de Saint Pétersbourg le 14 février 1779. Le succès fut immédiat et l’oeuvre parcourut les principales capitales européennes dans la décennie qui suivit. Joseph Haydn monta et dirigea l’oeuvre au Théâtre d’Eszterhàza en 1782. A partir de cette date et jusqu’en 1784, il y eut 33 représentations, et Mozart, alors à Vienne, en a repris plusieurs idées musicales (par exemple dans le trio des Noces, et dans des oeuvres pour pianoforte – notamment les Variations sur l’air comique « Salve tu Domine« )…

Argument

Petronio est passionné jusqu’à l’obsession d’astronomie et de philosophie. Il s’est mis en tête de marier ses filles Clarice et Cassandra à des savants et de ce fait rejette Giuliano, l’amoureux de Clarice. Contrairement à Clarice, une fille toute simple, sa soeur ainée Cassandra est férue de philosophie. Pour conquérir Clarice, Giuliano se déguise en un philosophe grec âgé de cent ans. Le philosophe prétend pouvoir rajeunir grâce à un élixir. Il pense également pouvoir guérir Clarice de son ignorance et c’est avec enthousiasme que Petronio lui confie sa fille et signe un papier, un acte de mariage en fait, sans l’avoir lu. Entre temps l’élixir fonctionne, le philosophe rajeunit et se transforme en Giuliano au grand désespoir de Petronio qui réalise qu’il a été berné.

Un livret complètement loufoque fait pour amuser le public avec des sujets porteurs : le thème de l’idée fixe très fréquent chez Paisiello, le conflit de générations, la montée de la bourgeoisie aspirant à la culture, la place des femmes dans la nouvelle société, et le subterfuge inépuisable du déguisement.

Le style

Avec des airs très courts, pratiquement sans vocalises, deux beaux ensembles de dix minutes chacun terminant les deux actes et quelques choeurs assez brefs, l’oeuvre est remarquable par sa concentration et sa concision et annonce par bien des côtés Le Barbier de Séville terminé trois ans plus tard. L’instrumentation est riche, l’orchestre pétille….

Une musique ravissante, parfois émouvante, toujours légère et qui ne se prend pas au sérieux.
En somme un des plus réussis parmi les opéras de Paisiello !

Elaboration et représentations italiennes

L’affiche pour la représentation d’Aoste

Après des auditions de sélection organisées durant l’hiver 2019 à Strasbourg, Bâle, Paris et Milan, deux semaines de répétitions ont réuni, du 10 au 25 juillet, tout le cast international à Aoste dans le cadre d’une résidence au Conservatoire. La session s’est conclue par deux représentations : le 25 lors du Festival de musique d’Aoste – qui donnait là pour la première fois une représentation d’opéra (répétée, pour cause d’orage diluvien, le lendemain au Conservatoire), puis, le 27, à Novara, dans une salle de musée du XVIe s.

Petronio (Nicola Ciancio) & Clarice (Valeria La Grotta) à Novara

Reprises

6 mois plus tard, en janvier 2020, l’oeuvre a été reprise à Strasbourg (église Sainte Aurélie) et dans le joli théâtre de Dambach (Alsace) avec le partenariat de l’AMIA (Association pour la musique sur instruments anciens).

Gli Astrologi Immaginari à Strasbourg

C’était une gageure pour le metteur en scène Carlos Harmuch que de s’adapter à des lieux si divers de style et de dimensions. Mais le dispositif de Génération Baroque, chaque année, se conçoit en fonction de ces données : une extrême adaptabilité, un pied de nez aux conventions de l’opéra classique, une joyeuse impertinence envers les usages établis, l’orchestre sur la scène et participant occasionnellement à l’action.

Gli Astrologi Immaginari à Strasbourg – Photos Simon Hanot

Reportage

Finalement, il en a résulté le reportage suivant, tourné à Strasbourg et à Dambach par Simon Hanot.
(une version longue existe, disponible sur simple demande.

Distribution

Personnages

  • Clarice : Valeria La Grotta / Georgia Tryfona
  • Cassandra : Cristina Mosca
  • Giuliano : Thomas Hansen
  • Petronio : Nicola Ciancio
  • Discepoli : 1. Valeria La Grotta / Georgia Tryfona – 2. Fernanda de Araujo – 3. Elias Juan Ongay – 4. Léonard Schneider
  • assistante à la mise en scène : Fernanda de Araujo

Orchestre

  • flûte traversière : Bianca Fiorito
  • hautbois : Linda Alijaj – Timothée Vendeville/Erika Maschke
  • basson : Kamila Wyslucha
  • violons : Aleksandra Brzóskowska – Tiphaine Hervouet
  • alto/viola : Maxwell Alemán
  • violoncelle : Matylda Adamus
  • contrebasse : Jordi Cassagne
  • claveciniste assistant : Geronimo Fais

Assistante à la régie : Weronika Stalowska

Assistant à la direction et clavecin : Iason Marmaras, en récompense du Premier Prix  au 1er Concours international de Continuo et de Réalisation de Partimenti de Katowice 2019