Jaroslaw Kitala a rejoint la production de Génération Baroque à l’automne, pour la deuxième période, quand tous les chanteurs avaient déjà intégré leurs rôles. Un challenge ! Un bonheur aussi : dans l’Italiana in Londra, ouvrage de théâtre comique autant que d’opéra, Jaroslaw jouait le rôle du joyeux Napolitain, Don Polidoro, égaré entre les personnages « normaux ». Il devait prendre le relais d’ Alvaro Vallès, qui avait brillamment endossé le rôle à Amilly, un rôle central et déterminant pour l’atmosphère et l’énergie de la pièce : qu’on imagine la commedia dell’arte sans Arlechino ! Ici, c’est de cela qu’il s’agit, sous d’autres noms, sous une autre histoire.
Quand il n’est pas à la recherche de la « pierre Elitropia » qui lui permettra de devenir invisible pour jouer des tours à son percepteur, à son banquier et à ses rivaux en amour – pour finalement se retrouver la risée de tous – il nous raconte son expérience à Génération Baroque :
« Ma participation au projet de l’Italiana in Londra cette année s’est avérée une aventure merveilleuse, tant artistiquement que socialement, même si le personnage que je jouais sur scène n’avait pas l’air très bien intégré… 😉C’était incroyable de rencontrer tous ces gens, motivés à l’idée de créer ensemble quelque chose de beau, avec le spiritus movens central de tout l’ensemble : un directeur musical charismatique et empli d’une énergie musicale inspirante.Mais au-delà de ce plaisir, c’était aussi une belle expérience scénique et vocale, un challenge qui m’a apporté énormément de satisfaction sur le plan professionnel et qui m’a poussé, je crois, vers la prochaine étape de ma carrière de chanteur. »
Jaroslaw Kitala est actuellement membre de l’Opéra Studio de l’Opéra du Rhin. Martin Gester l’avait repéré dans Il Matrimonio Segreto du même Cimarosa donné en juin à l’Opéra du Rhin, une magnifique réalisation d’équipe, dans une très belle et spirituelle mise en scène, où Jaroslaw n’avait pas peu contribué à la vivacité et à la force dramatique. Mais dans l’Italiana in Londra, c’était pour lui un récital de tours comiques tels qu’on en apprend dans les meilleures ateliers de théâtre, et il faut croire qu’il a été à très bonne école dans sa Pologne natale. Sans oublier qu’en plus d’un tempérament dramatique et comique hors pair (l’une de ses partenaires disait de lui avec des étoiles dans les yeux : « il est fou » voulant dire « prêt à tout »), il est un magnifique baryton à la projection facile et à la diction claire et éloquente.
Nos remerciements vont à l’Opéra Studio (dir. Vincent Monteil) pour leur coopération par la mise à disposition de ce talentueux artiste.
