Cette soirée du 24 mai marquait pour Génération Baroque 2015 la fin de la résidence d’une semaine à Amilly. Elle devait conclure une première étape vers la représentation de l’oeuvre. On devait assister à un show-case, à une vitrine où s’exposait le travail d’interprétation d’un opéra, à un work in progress : ce fut une première d’un spectacle à part entière, bien que sous une forme légère, stylisée.
Le talent des cinq chanteurs était tel (pour ce qui est de la voix, de la préparation musicale, de la connaissance du texte et du jeu scénique) – et, il faut le dire, l’expérience remarquable de Carlos Harmuch dans l’art de faire beaucoup avec l’essentiel – que c’était finalement une grande partie de l’oeuvre qui a été présentée sous une forme totalement mise en scène autour de 2 clavecins. On aurait pu croire que ce serait une anthologie, c’était l’oeuvre elle-même – allégée, avec, comme autrefois, où on ne se gênait pas de s’adapter au public, des récitatifs ramenés à l’ essentiel, parfois chantés, mais le plus souvent parlés et joués en français parsemé d’italien. Ce n’est pas le public qui s’en plaindra.
Un spectacle en 2 actes qui, déjà, dure une heure et demie sans la pause. L’effet en a été éloquent : on a annoncé un « orchestre symbolique » aux 2 clavecins réunis, mais c’est à un orchestre de cordes pincées que les gens ont pensé sans cesse dans ce lieu peu fait pour l’opéra : les deux instruments réunis étaient portés et amplifiés par le lieu – une église de 250 places – , et formaient un son riche, plein et spatial, entourant les chanteurs.
Il n’empêche : en octobre et novembre, en Alsace, en Belgique, en Allemagne, ce sera l’orchestre de Génération Baroque. Et par la suite, il y aura le choix en fonction des lieux et des contingences. Opéra léger, opéra nomade, opéra sans perruque ! Petit reportage ci-dessous. Photos : Alain Anselm.